Avec la loi PINEL, les CDAC devront informer la CNAC des projets portant sur la réalisation de plus de 20 000 m² de surface de vente. La CNAC pourra alors s’autosaisir de ces projets.
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Recours contre les décisions de la CNAC : les cours administratives d’appels sont compétentes !
texte n° 2DECRET
Décret n° 2013-730 du 13 août 2013 portant modification du code de justice administrative (partie réglementaire)
NOR: JUSC1316801D
Publics concernés : membres du Conseil d’Etat, magistrats administratifs, requérants, avocats.
Objet : révision de la liste des contentieux relevant du juge unique dans les tribunaux administratifs, de la liste des contentieux pouvant être dispensés de conclusions du rapporteur public, des compétences de premier ressort dévolues aux cours administratives d’appel ; création de règles procédurales applicables aux contentieux sociaux ; refonte des dispositions relatives aux tableaux d’experts devant les juridictions administratives.
Entrée en vigueur : les dispositions relatives à la compétence du magistrat statuant seul et à l’expertise devant les juridictions administratives entrent en vigueur le 1er janvier 2014. Les dispositions relatives à la compétence de premier et dernier ressort des tribunaux administratifs s’appliquent aux décisions des tribunaux administratifs rendues à compter du 1er janvier 2014. Les dispositions relatives à la compétence de premier ressort des cours administratives d’appel et au contentieux social s’appliquent aux requêtes enregistrées à compter du 1er janvier 2014. Les autres dispositions du décret entrent en vigueur au lendemain de sa publication.
Notice : le chapitre Ier est relatif à la compétence du magistrat statuant seul, à la dispense de conclusions de rapporteur public et aux compétences de premier et dernier ressort des tribunaux administratifs. Il prévoit que l’essentiel du contentieux de la situation individuelle des agents publics relève de la formation collégiale. A l’inverse, le contentieux social relèvera désormais du juge unique dans son ensemble et fait partie des contentieux susceptibles d’être dispensés de conclusions d’un rapporteur public. La voie de l’appel est supprimée pour l’ensemble des contentieux sociaux ainsi que pour le contentieux du permis de conduire. Elle est rétablie pour le contentieux de la fonction publique dans son ensemble. Le chapitre II définit les compétences de premier ressort qui seront dévolues aux cours administratives d’appel. Il s’agit des décisions prises par la Commission nationale d’aménagement commercial en application de l’article L. 752-17 du code de commerce et des décisions prises par le Conseil supérieur de l’audiovisuel en application des articles 28-1, 28-3 et 29 à 30-7 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, à l’exception de celles concernant les services de télévision à vocation nationale. Le chapitre III prévoit des règles procédurales dérogatoires au droit commun de la procédure administrative au bénéfice du contentieux social afin d’assouplir les exigences formalistes de la procédure. Le chapitre IV refond les dispositions relatives à l’établissement des tableaux d’experts devant les juridictions administratives. Il rend obligatoire l’établissement d’un tableau d’experts près chaque cour administrative d’appel, après avis d’une commission réunissant chefs de juridiction et experts. Sont également définies les conditions de qualification, d’expérience, de formation et de moralité attendues des candidats, les critères d’appréciation sur lesquels la commission devra se prononcer ainsi que les modalités de retrait et de radiation de la liste. Le chapitre V contient des dispositions diverses relatives à l’échelon des présidents de tribunaux administratifs, à la création d’emplois de premiers vice-présidents dans les tribunaux administratifs d’au moins huit chambres et, en matière de refus d’entrée sur le territoire, à la compétence des tribunaux administratifs dans le ressort desquels se trouve la zone d’attente. Enfin, le décret prévoit que la délivrance d’une copie de jugement à un tiers sera désormais gratuite puisque transmise par voie électronique.
Références : les dispositions du code de justice administrative peuvent être consultées, dans leur rédaction issue de cette modification, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la garde des sceaux, ministre de la justice,
Vu le code de justice administrative ;
Vu le code de la santé publique ;
Vu la loi n° 71-498 du 29 juin 1971 modifiée relative aux experts judiciaires ;
Vu la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 modifiée relative à la liberté de communication ;
Vu l’avis du Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel en date du 9 juillet 2013 ;
Le Conseil d’Etat (commission spéciale) entendu,
Décrète :
Le code de justice administrative (partie réglementaire) est modifié conformément aux articles 2 à 13 du présent décret.
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Chapitre Ier : Dispositions relatives à la compétence du magistrat statuant seul et aux compétences de premier et dernier ressort des tribunaux administratifsArticle 2 En savoir plus sur cet article…
L’article R. 222-13 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 222-13.-Le président du tribunal administratif ou le magistrat qu’il désigne à cette fin et ayant atteint au moins le grade de premier conseiller ou ayant une ancienneté minimale de deux ans statue en audience publique et après audition du rapporteur public, sous réserve de l’application de l’article R. 732-1-1 :
« 1° Sur les litiges relatifs aux prestations, allocations ou droits attribués au titre de l’aide ou de l’action sociale, du logement ou en faveur des travailleurs privés d’emploi, mentionnés à l’article R. 772-5 ;
« 2° Sur les litiges relatifs à la notation ou à l’évaluation professionnelle des fonctionnaires ou agents publics ainsi qu’aux sanctions disciplinaires prononcées à leur encontre qui ne requièrent pas l’intervention d’un organe disciplinaire collégial ;
« 3° Sur les litiges en matière de pensions ;
« 4° Sur les litiges en matière de consultation et de communication de documents administratifs ou d’archives publiques ;
« 5° Sur les litiges relatifs aux impôts locaux et à la contribution à l’audiovisuel public, à l’exception des litiges relatifs à la contribution économique territoriale ;
« 6° Sur les litiges relatifs aux refus de concours de la force publique pour exécuter une décision de justice ;
« 7° Sur les requêtes contestant les décisions prises en matière fiscale sur des demandes de remise gracieuse ;
« 8° Sur les litiges relatifs aux bâtiments menaçant ruine ou aux immeubles insalubres ;
« 9° Sur les litiges relatifs au permis de conduire ;
« 10° Sur toute action indemnitaire ne relevant pas des dispositions précédentes, lorsque le montant des indemnités demandées est inférieur au montant déterminé par les articles R. 222-14 et R. 222-15. »Article 3 En savoir plus sur cet article…Les 6° et 7° de l’article R. 732-1-1sont remplacés par les dispositions suivantes :
« 6° Prestation, allocation ou droit attribués au titre de l’aide ou de l’action sociale, du logement ou en faveur des travailleurs privés d’emploi. »Article 4 En savoir plus sur cet article…L’article R. 811-1 est ainsi modifié :
1° Le deuxième alinéa est remplacé par les dispositions suivantes :
« Toutefois, le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort :
« 1° Sur les litiges relatifs aux prestations, allocations ou droits attribués au titre de l’aide ou de l’action sociale, du logement ou en faveur des travailleurs privés d’emploi, mentionnés à l’article R. 772-5, y compris le contentieux du droit au logement défini à l’article R. 778-1 ;
« 2° Sur les litiges en matière de consultation et de communication de documents administratifs ou d’archives publiques ;
« 3° Sur les litiges relatifs aux refus de concours de la force publique pour exécuter une décision de justice ;
« 4° Sur les litiges relatifs aux impôts locaux et à la contribution à l’audiovisuel public, à l’exception des litiges relatifs à la contribution économique territoriale ;
« 5° Sur les requêtes contestant les décisions prises en matière fiscale sur des demandes de remise gracieuse ;
« 6° Sur les litiges relatifs au permis de conduire ;
« 7° Sur les litiges en matière de pensions ;
« 8° Sur toute action indemnitaire ne relevant pas des dispositions précédentes, lorsque le montant des indemnités demandées est inférieur au montant déterminé par les articles R. 222-14 et R. 222-15.
« Les ordonnances prises sur le fondement du titre IV du livre V sont également rendues en premier et dernier ressort lorsque l’obligation dont se prévaut le requérant pour obtenir le bénéfice d’une provision porte sur un litige énuméré aux alinéas précédents.
« Il en est de même des ordonnances prises sur le fondement du 6° de l’article R. 222-1. » ;
2° Au troisième alinéa :
La première phrase est remplacée par les dispositions suivantes :
« Par dérogation aux dispositions qui précèdent, en cas de connexité avec un litige susceptible d’appel, les décisions portant sur les actions mentionnées au 8° peuvent elles-mêmes faire l’objet d’un appel. »
Dans la seconde phrase, les mots : « taxe professionnelle » sont remplacés par les mots : « cotisation foncière des entreprises » ;
3° Le dernier alinéa est abrogé.
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Chapitre II : Dispositions relatives à la compétence de premier ressort des cours administratives d’appelArticle 5 En savoir plus sur cet article…
Le titre Ier du livre III est modifié ainsi qu’il suit :
1° Au 4° de l’article R. 311-1, le onzième alinéa est complété par les mots : «, sous réserve des dispositions de l’article R. 311-2 » et le dernier alinéa est supprimé ;
2° L’article R. 311-2 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 311-2.-La cour administrative d’appel de Paris est compétente pour connaître en premier et dernier ressort :
« 1° Des recours dirigés contre les arrêtés du ministre chargé du travail relatifs à la représentativité des organisations syndicales, pris en application de l’article L. 2122-11 du code du travail ;
« 2° Des litiges relatifs aux décisions prises par le Conseil supérieur de l’audiovisuel en application des articles 28-1,28-3 et 29 à 30-7 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, à l’exception de celles concernant les services de télévision à vocation nationale. » ;
3° Le chapitre Ier est complété par l’article suivant :
« Art. R. 311-3.-Les cours administratives d’appel sont compétentes pour connaître en premier et dernier ressort des litiges relatifs aux décisions prises par la Commission nationale d’aménagement commercial en application de l’article L. 752-17 du code de commerce.
« La cour administrative d’appel territorialement compétente pour connaître de ces recours est celle dans le ressort de laquelle a son siège la commission départementale d’aménagement commercial qui a pris la décision. »
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Chapitre III : Dispositions relatives aux contentieux sociauxArticle 6 En savoir plus sur cet article…
Au titre VII du livre VII, il est inséré, après le chapitre II, un chapitre II bis intitulé : « Les contentieux sociaux » et comprenant cinq articles ainsi rédigés :
« Art. R. 772-5. – Sont présentées, instruites et jugées selon les dispositions du présent code, sous réserve des dispositions du présent chapitre, les requêtes relatives aux prestations, allocations ou droits attribués au titre de l’aide ou de l’action sociale, du logement ou en faveur des travailleurs privés d’emploi, sans préjudice des dispositions du chapitre VIII s’agissant du contentieux du droit au logement défini à l’article R. 778-1.
« Art. R. 772-6. – Une requête de première instance ne peut être rejetée pour défaut ou pour insuffisance de motivation, notamment en application du 7° de l’article R. 222-1, qu’après que le requérant a été informé du rôle du juge administratif et de la nécessité de lui soumettre une argumentation propre à établir que la décision attaquée méconnaît ses droits et de lui transmettre, à cet effet, toutes les pièces justificatives utiles.
« S’il y a lieu, le requérant est ainsi invité à régulariser sa requête dans le délai qui lui est imparti et dont le terme peut être fixé au-delà de l’expiration du délai de recours. Il est informé qu’à défaut de régularisation les conclusions pourront être rejetées comme irrecevables dès l’expiration du délai imparti qui, sauf urgence, ne peut être inférieur à quinze jours. La demande de régularisation tient lieu de l’information prévue à l’article R. 611-7.
« Art. R. 772-7. – Les dispositions de l’article R. 772-6 ne sont pas applicables lorsque la requête a été introduite par un avocat ou a été présentée sur un formulaire mis à la disposition des requérants par la juridiction administrative qui contient l’ensemble des informations mentionnées au premier alinéa de cet article.
« Art. R. 772-8. – Lorsque la requête lui est notifiée, le défendeur est tenu de communiquer au tribunal administratif l’ensemble du dossier constitué pour l’instruction de la demande tendant à l’attribution de la prestation ou de l’allocation ou à la reconnaissance du droit, objet de la requête.
« Lorsque ce dossier est, pour partie, constitué de pièces médicales concernant le requérant, le tribunal peut enjoindre au défendeur de communiquer ces pièces à celui-ci afin de le mettre en mesure de les communiquer lui-même au tribunal.
« Art. R. 772-9. – La procédure contradictoire peut être poursuivie à l’audience sur les éléments de fait qui conditionnent l’attribution de la prestation ou de l’allocation ou la reconnaissance du droit, objet de la requête.
« L’instruction est close soit après que les parties ou leurs mandataires ont formulé leurs observations orales, soit, si ces parties sont absentes ou ne sont pas représentées, après appel de leur affaire à l’audience. Toutefois, afin de permettre aux parties de verser des pièces complémentaires, le juge peut décider de différer la clôture de l’instruction à une date postérieure dont il les avise par tous moyens.
« L’instruction fait l’objet d’une réouverture en cas de renvoi à une autre audience. »
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Chapitre IV : Dispositions relatives à l’expertise devant les juridictions administrativesArticle 7 En savoir plus sur cet article…
Il est inséré, après la section 3 du chapitre Ier du titre II du livre II, une section 4 ainsi rédigée :
« Section 4
« Tableau des experts auprès des cours administratives d’appel
et des tribunaux administratifs de leur ressort
« Sous-section 1
« Dispositions générales
« Art. R. 221-9.-Il est établi, chaque année, par le président de la cour administrative d’appel, un tableau des experts auprès de la cour et des tribunaux administratifs du ressort, selon une nomenclature arrêtée par le vice-président du Conseil d’Etat correspondant aux domaines d’activité dans lesquels les juridictions administratives sont susceptibles de recourir à une expertise.
« Le président de la cour administrative d’appel arrête les inscriptions en fonction des besoins des juridictions statuant dans chacun de ces domaines, après avis de la commission prévue à l’article R. 221-10.
« Art. R. 221-10.-La commission mentionnée au second alinéa de l’article R. 221-9 est présidée par le président de la cour administrative d’appel.
« Elle est composée des présidents des tribunaux administratifs ayant leur siège dans le ressort de la cour ou de magistrats les représentant ainsi que d’experts inscrits au tableau de la cour. Chaque commission comporte au moins deux experts sans que leur nombre puisse excéder le tiers de ses membres. Les experts sont désignés par le président de la cour administrative d’appel pour une durée de trois ans renouvelable, après avis de la compagnie d’experts auprès de la cour ou, le cas échéant, de tout autre organisme représentatif.
« En cas de nécessité, notamment lorsque la commission comporte des membres résidant outre-mer ou se prononce sur le dossier d’un candidat résidant outre-mer, tout ou partie de ses travaux peut se tenir à distance par un moyen de communication audiovisuelle. En cas d’impossibilité avérée de recourir à un tel procédé, les membres de la commission peuvent être individuellement consultés par écrit.
« Art. R. 221-11.-Peuvent être inscrites sur le tableau des experts les personnes physiques qui remplissent les conditions suivantes :
« 1° Justifier d’une qualification et avoir exercé une activité professionnelle, pendant une durée de dix années consécutives au moins, dans le ou les domaines de compétence au titre desquels l’inscription est demandée, y compris les qualifications acquises ou les activités exercées dans un Etat membre de l’Union européenne autre que la France ;
« 2° Ne pas avoir cessé d’exercer cette activité depuis plus de deux ans avant la date de la demande d’inscription ou de réinscription ;
« 3° Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pénale ou d’une sanction disciplinaire pour des faits incompatibles avec l’exercice d’une mission d’expertise ;
« 4° Justifier du suivi d’une formation à l’expertise ;
« 5° Avoir un établissement professionnel ou sa résidence dans le ressort de la cour administrative d’appel.
« Les demandes de réinscription obéissent aux mêmes conditions. Toutefois, la condition prévue au 2° n’est pas opposable à l’expert lors de sa première réinscription à l’issue de la période probatoire.
« Les experts inscrits, à l’issue de la période probatoire, sur l’une des listes prévues par la loi n° 71-498 du 29 juin 1971 relative aux experts judiciaires sont réputés remplir les conditions énoncées au 1° et au 4° du présent article. Il en va de même des experts inscrits sur la liste nationale prévue par l’article L. 1142-10 du code de la santé publique.
« Art. R. 221-12.-L’inscription est effectuée pour une durée probatoire de trois ans. Elle peut être assortie de l’obligation de suivre une formation complémentaire pendant cette période, relative notamment à la procédure contentieuse administrative et aux spécificités de l’expertise devant les juridictions administratives.
« Les réinscriptions sont effectuées pour une durée de cinq ans renouvelable.
« Art. R. 221-13.-La demande d’inscription au tableau est adressée au président de la cour administrative d’appel territorialement compétente, au plus tard le 15 septembre de chaque année. Elle précise le ou les domaines d’activité au titre desquels le candidat sollicite son inscription. Elle est accompagnée des pièces propres à justifier que celui-ci satisfait aux conditions prévues par l’article R. 221-11 et à permettre à la commission de donner son avis sur les éléments d’appréciation définis par l’article R. 221-14.
« La demande d’inscription est accompagnée d’une déclaration sur l’honneur aux termes de laquelle le candidat mentionne ses liens directs ou indirects avec tout organisme de droit public ou privé intervenant dans son domaine d’activité et s’engage à ne pas effectuer, pendant la durée de son inscription au tableau, d’activité incompatible avec l’indépendance et l’impartialité nécessaires à l’exercice des missions qui lui seront confiées en application du présent code.
« Le formulaire de présentation de la demande et la composition du dossier d’inscription et de réinscription sont fixés par arrêté du vice-président du Conseil d’Etat.
« Art. R. 221-14.-Pour instruire le dossier de candidature, le président de la cour administrative d’appel désigne un ou plusieurs rapporteurs choisis au sein de la commission prévue à l’article R. 221-10 ou, le cas échéant, à l’extérieur de celle-ci, en fonction de leurs compétences dans le domaine d’activité au titre duquel la demande est présentée.
« La commission entend le ou les rapporteurs désignés pour instruire la demande. Elle peut se faire communiquer tout renseignement ou document utiles et procéder à l’audition du candidat.
« La commission vérifie que le candidat remplit les conditions énoncées à l’article R. 221-11 et apprécie la qualification de celui-ci, l’étendue de sa pratique professionnelle, sa connaissance des techniques de l’expertise et sa capacité à exercer sa mission avec conscience, objectivité, impartialité et diligence. Elle tient compte des besoins des juridictions du ressort.
« Lorsque la commission est saisie d’une demande de réinscription, elle apprécie, en outre, les conditions dans lesquelles l’expert s’est acquitté des missions qui ont pu lui être confiées et s’assure qu’il a actualisé ses connaissances tant dans sa spécialité que dans la pratique de l’expertise devant les juridictions administratives.
« Art. R. 221-15.-La décision par laquelle le président de la cour administrative d’appel refuse l’inscription ou la réinscription d’un candidat est motivée.
« Art. R. 221-16.-Les experts inscrits au tableau informent, sans délai, le président de la cour administrative d’appel de tout changement intervenu dans leur situation au regard des éléments définis à l’article R. 221-11 ainsi que des modifications à apporter à la déclaration d’intérêts prévue au deuxième alinéa de l’article R. 221-13.
« Ils indiquent, à la fin de chaque année civile, au président de la cour administrative d’appel si des missions leur ont été confiées et, dans ce cas, lui adressent la liste des rapports qu’ils ont déposés et des missions en cours devant les juridictions administratives. Ils indiquent également les formations suivies en mentionnant les organismes qui les ont dispensées.
« Art. R. 221-17.-Le retrait d’un expert du tableau est prononcé par le président de la cour administrative d’appel soit à la demande de l’intéressé, soit lorsque celui-ci ne remplit plus les conditions prévues par le 3° ou le 5° de l’article R. 221-10, soit en cas de radiation définitive des listes prévues par la loi n° 71-498 du 29 juin 1971 relative aux experts judiciaires ou de la liste nationale prévue par l’article L. 1142-10 du code de la santé publique.
« Art. R. 221-18.-La radiation du tableau d’un expert en cas de manquement aux obligations qui lui incombent en cette qualité peut être prononcée par décision du président de la cour administrative d’appel après avis de la commission prévue à l’article R. 221-10.
« La commission doit, au préalable, informer l’intéressé des griefs retenus à son encontre et le mettre en mesure de présenter ses observations. L’intéressé est entendu par la commission s’il en fait la demande.
« La décision par laquelle le président de la cour administrative d’appel prononce la radiation d’un expert est motivée.
« Art. R. 221-19.-La décision prise par le président de la cour administrative d’appel en application des articles R. 221-15, R. 221-17 ou R. 221-18 peut être contestée dans le délai d’un mois à compter de sa notification. La requête est formée auprès de la cour et est transmise sans délai par le président de celle-ci à une autre cour administrative d’appel, conformément à un tableau d’attribution arrêté par le président de la section du contentieux.
« Le président de la cour administrative d’appel, qui a rendu la décision attaquée, est appelé à présenter des observations écrites sur les mérites du recours.
« Art. R. 221-20.-Le tableau des experts est tenu à la disposition du public dans les locaux de la cour administrative d’appel et des tribunaux administratifs du ressort. Il est publié sur le site internet des juridictions administratives.
« Sous-section 2
« Dispositions particulières aux cours administratives
d’appel de Paris et de Versailles
« Art. R. 221-21.-Pour les cours administratives d’appel de Paris et de Versailles :
« 1° Le tableau des experts et l’ensemble des décisions y afférentes sont établis conjointement par les deux présidents de cour ;
« 2° La commission prévue par l’article R. 221-12 associe les présidents des tribunaux administratifs ayant leur siège dans le ressort des deux cours ou leur représentant ;
« 3° La condition d’établissement ou de résidence prévue par le 5° de l’article R. 221-10 s’apprécie également au regard du ressort des deux cours. »Article 8 En savoir plus sur cet article…Les dispositions du titre II du livre VI sont ainsi modifiées :
1° Le premier alinéa de l’article R. 531-1 est complété par la phrase suivante :
« Il peut, à cet effet, désigner une personne figurant sur l’un des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Il peut, le cas échéant, désigner toute autre personne de son choix. » ;
2° La deuxième phrase du premier alinéa de l’article R. 621-2 est remplacée par les dispositions suivantes :
« Le président du tribunal administratif ou de la cour administrative d’appel, selon le cas, ou, au Conseil d’Etat, le président de la section du contentieux choisit les experts parmi les personnes figurant sur l’un des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Il peut, le cas échéant, désigner toute autre personne de son choix. Il fixe également le délai dans lequel l’expert sera tenu de déposer son rapport au greffe. » ;
3° L’article R. 624-1 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le président du tribunal administratif ou de la cour administrative d’appel, selon le cas, ou, au Conseil d’Etat, le président de la section du contentieux peuvent désigner, à cet effet, une personne figurant sur l’un des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Ils peuvent, le cas échéant, désigner toute autre personne de leur choix. » ;
4° Après la première phrase du premier alinéa de l’article R. 625-2, il est inséré les dispositions suivantes :
« Elle peut, à cet effet, désigner une personne figurant sur l’un des tableaux établis en application de l’article R. 221-9. Elle peut, le cas échéant, désigner toute autre personne de son choix. »Article 9 En savoir plus sur cet article…Le chapitre II du titre III du livre V est complété par un article ainsi rédigé :
« Art. R. 532-5. – Les dispositions des articles R. 621-1 à R. 621-14, à l’exception du second alinéa de l’article R. 621-9, sont applicables aux référés mentionnés à l’article R. 532-1, sous réserve des dispositions du présent chapitre. Les attributions dévolues par le premier alinéa de l’article R. 621-2 au président du tribunal administratif ou de la cour administrative d’appel ou, au Conseil d’Etat, au président de la section du contentieux sont exercées par le juge des référés. »
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Chapitre V : Dispositions diversesArticle 10 En savoir plus sur cet article…
La première phrase de l’article R. 221-5 est remplacée par les dispositions suivantes :
« Les tribunaux administratifs comportant au moins neuf chambres sont présidés par un président classé au 7e échelon de son grade. Les tribunaux administratifs comportant de cinq à huit chambres sont présidés par un président classé au 6e échelon de son grade. »Article 11 En savoir plus sur cet article…I. ― Le premier alinéa de l’article R. 222-7 est ainsi modifié :
1° La deuxième phrase est remplacée par la phrase suivante :
« Dans les cours administratives d’appel, le premier vice-président a préséance sur les présidents de chambre et les présidents de chambre ont préséance sur les assesseurs. » ;
2° L’alinéa est complété par la phrase suivante : « Dans les tribunaux administratifs dotés d’un premier vice-président, celui-ci a préséance sur les présidents de chambre. »
II. ― Au premier alinéa de l’article R. 222-19-1, après les mots : « présidée par le président du tribunal », sont insérés les mots : « ou, dans les tribunaux administratifs dotés d’un premier vice-président et sur délégation du président du tribunal, par le premier vice-président ».
III. ― L’article R. 222-21-1 est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa, après les mots : « au titre II du livre VI, », sont insérés les mots : « à la section 4 du titre IV et » ;
2° L’article est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans les tribunaux administratifs comportant au moins huit chambres, le président du tribunal peut déléguer ces attributions au premier vice-président. »
IV. ― Au premier alinéa de l’article R. 222-22, après les mots : « sont remplacés », sont insérés les mots : « par le premier vice-président ou ».
V. ― La première phrase du premier alinéa de l’article R. 222-29-1 est complétée par les mots : « ou, sur délégation de ce dernier, par le premier vice-président ».
VI. ― Les deux premiers alinéas de l’article R. 222-30 sont remplacés par les dispositions suivantes :
« La cour administrative d’appel en formation plénière est présidée par le président de la cour.
« Elle comprend en outre :
« 1° Le premier vice-président, les présidents de chambre de la cour, remplacés en cas d’absence ou d’empêchement par un magistrat de la même chambre, ayant au moins le grade de président, désigné en suivant l’ordre du tableau ; ».
VII. ― L’article R. 222-31 est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. R. 222-31.-En cas d’absence ou d’empêchement, les présidents des cours administratives d’appel sont remplacés par le premier vice-président ou, à défaut, par le président de chambre le plus ancien dans l’ordre du tableau.
« Ils peuvent déléguer au premier vice-président les attributions qu’ils tiennent des dispositions figurant au titre Ier du livre II, aux titres IV et V du livre III, au titre II du livre VI, à la section 4 du titre IV et au titre VI du livre VII et au titre II du livre IX du présent code. »Article 12 En savoir plus sur cet article…Au chapitre VII du titre VII du livre VII, il est inséré, après l’article R. 777-1, un article ainsi rédigé :
« Art. R. 777-2. – Lorsque l’étranger qui a fait l’objet d’un refus d’entrée sur le territoire français au titre de l’asile est maintenu dans une zone d’attente située en dehors de la région d’Ile-de-France, le tribunal administratif territorialement compétent est, par dérogation au premier alinéa de l’article R. 312-1, celui dans le ressort duquel se trouve cette zone d’attente. »Article 13 En savoir plus sur cet article…La deuxième phrase de l’article R. 751-7est remplacée par la phrase suivante : « Les tiers peuvent s’en faire délivrer une copie simple ayant fait l’objet, le cas échéant, d’une anonymisation. »
Article 14 En savoir plus sur cet article…L’article R. 222-5 du code de justice administrative est abrogé.
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Chapitre VI : Dispositions transitoires et finalesArticle 15 En savoir plus sur cet article…
I. ― Dans les cours administratives d’appel qui n’étaient pas dotées d’un tableau des experts, en application de l’article R. 222-5 du code de justice administrative dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur du présent décret, les experts désignés pour participer à la commission mise en place en application de l’article R. 221-10 du même code sont choisis parmi les experts inscrits sur l’une des listes prévues par la loi n° 71-498 du 29 juin 1971 relative aux experts judiciaires ou sur la liste nationale prévue par l’article L. 1142-10 du code de la santé publique, qui justifient d’une pratique de l’expertise devant les juridictions administratives.
II. ― Dans les cours administratives d’appel dotées d’un tableau des experts, en application de l’article R. 222-5 du code de justice administrative dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur du présent décret, les experts désignés pour participer à la commission prévue à l’article R. 221-10 du même code sont choisis parmi les experts inscrits à ce tableau.
III. ― Les experts inscrits à un tableau en application de l’article R. 222-5 du code de justice administrative dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur du présent décret qui sollicitent leur inscription au tableau prévu par l’article R. 221-9 du même code, dans sa rédaction issue des dispositions du présent décret, sont réputés remplir les conditions énoncées au 1° et au 4° de l’article R. 221-11 de ce code et sont dispensés de la période probatoire de trois ans prévue par l’article R. 221-11 de celui-ci.Article 16 En savoir plus sur cet article…I. ― Les dispositions des articles 2, 7, 8, 9, 14 et 15 entrent en vigueur le 1er janvier 2014.
II. ― Les dispositions de l’article 4 s’appliquent aux décisions des tribunaux administratifs rendues à compter du 1er janvier 2014.
III. ― Les dispositions des articles 5 et 6 s’appliquent aux requêtes enregistrées à compter du 1er janvier 2014.Article 17 En savoir plus sur cet article…I. ― Le présent décret est applicable dans les îles Wallis et Futuna à l’exception de ses articles 3 et 12.
II. ― L’article 12 du présent décret n’est pas applicable à Mayotte, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie.Article 18 En savoir plus sur cet article…La garde des sceaux, ministre de la justice, et le ministre des outre-mer sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait le 13 août 2013
Jean-Marc Ayrault
Par le Premier ministre
La garde des sceaux,
ministre de la justice,
Christiane Taubira
Le ministre des outre-mer,
Victorin Lurel
Quid de la Publicité des décisions des CDAC
Conseil d’État
N° 356922
Mentionné dans les tables du recueil Lebon
4ème et 5ème sous-sections réunies
M. Bruno Bachini, rapporteur
M. Rémi Keller, rapporteur public
SCP NICOLAY, DE LANOUVELLE, HANNOTIN, avocats
lecture du mercredi 3 juillet 2013
Texte intégral
Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 20 février et 16 mai 2012 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, présentés pour la communauté de communes Braconne et Charente, dont le siège est à Le Paradis, à Balzac (16430), la commune de Champniers, représentée par son maire, la société anonyme d’économie mixte locale (SAEML) Territoires Charente, dont le siège est impasse Truffière à Angoulême (16000) ; la communauté de communes Braconne et Charente et autres demandent au Conseil d’Etat :
1°) d’annuler pour excès de pouvoir la décision du 10 novembre 2011 par laquelle la Commission nationale d’aménagement commercial a refusé d’accorder à la SNC ” Les deux Plantiers ” l’autorisation préalable en vue de créer un ensemble commercial dénommé “Parc d’activités commerciales des montagnes Ouest” d’une surface totale de vente de 17 780 m², composé de neuf magasins sans enseigne définie, à Champniers (Charente) ;
2°) de mettre à la charge de l’Etat la somme de 6 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu la note en délibéré, enregistrée le 31 mai 2013, présentée par l’association pour l’équilibre commercial et la qualité de vie du pays d’Angoumois ;
Vu la note en délibéré, enregistrée le 3 juin 2013, présentée par la société Distribution Casino France ;
Vu le code de commerce ;
Vu la loi n° 73-1193 du 27 décembre 1973 ;
Vu la loi n° 2008-776 du 4 août 2008 ;
Vu le décret n° 2008-1212 du 24 novembre 2008 ;
Vu le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
– le rapport de M. Bruno Bachini, Maître des Requêtes,
– les conclusions de M. Rémi Keller, rapporteur public ;
La parole ayant été donnée, avant et après les conclusions, à la SCP Nicolaÿ, de Lanouvelle, Hannotin, avocat de la communauté de communes Braconne et Charente et autres ;
1. Considérant que, par une décision du 18 mai 2011, la commission départementale d’aménagement commercial de la Charente a accordé à la SNC ” Les deux Plantiers ” l’autorisation de procéder à la création d’un ensemble commercial sur le territoire de la commune de Champniers ; que les recours formés contre la décision de la commission départementale par les sociétés Distribution Casino France et FEV’S PMRC ainsi que par l’association pour l’équilibre commercial et la qualité de vie du pays d’Angoumois ont été enregistrés par la commission nationale les 13 et 15 juillet 2011 ; que, par une décision du 10 novembre 2011, la commission nationale a fait droit à ces recours et refusé d’accorder l’autorisation sollicitée par la société ” Les deux Plantiers ” ;
Sur les conclusions de la société Distribution Casino France tendant à ce qu’il soit donné acte du désistement d’office des requérantes :
2. Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que la requête introductive d’instance présentée pour la communauté de communes Braconne et Charente, la commune de Champniers et la SAEML Territoires Charente a été enregistrée au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat le 20 février 2012 ; qu’un mémoire complémentaire a été enregistré le 16 mai 2012, soit dans le délai de trois mois qui leur était imparti ; que, dès lors, il n’y a pas lieu de donner acte d’un désistement d’office des requérantes ;
Sur la fin de non-recevoir tirée de la tardiveté de la requête :
3. Considérant que si la société Distribution Casino France, auteur du recours devant la commission nationale, soutient que la requête aurait été présentée après expiration du délai de recours contentieux en faisant valoir que la décision attaquée de la commission nationale lui a été notifiée le 8 décembre 2011, cette fin de non-recevoir ne peut qu’être écartée dès lors que les requérantes, qui avaient la qualité de tiers, n’ont pas été destinataires de cette notification ; qu’il ne ressort pas, par ailleurs, des pièces du dossier que leur requête soit tardive au regard du délai qui court à compter de l’accomplissement de la formalité de publicité prévue par l’article R. 752-25 du code de commerce, à laquelle renvoie l’article R. 752-52 du même code ;
Sur les conclusions tendant à l’annulation pour excès de pouvoir de la décision attaquée :
4. Considérant qu’aux termes du premier alinéa de l’article L. 752-17 du code de commerce : ” A l’initiative du préfet, du maire de la commune d’implantation, du président de l’établissement public de coopération intercommunale visé au b du 1° du II de l’article L. 751-2, de celui visé au e du même 1° du même article ou du président du syndicat mixte visé au même e et de toute personne ayant intérêt à agir, la décision de la commission départementale d’aménagement commercial peut, dans un délai d’un mois, faire l’objet d’un recours devant la Commission nationale d’aménagement commercial ” ; qu’aux termes de l’article R. 752-48 du même code : ” Le délai de recours d’un mois prévu à l’article L. 752-17 court : / a) pour le demandeur, à compter de la date de notification de la décision de la commission départementale d’aménagement commercial ; / b) pour le préfet et les membres de la commission, à compter de la date de la réunion de la commission ou de la date à laquelle l’autorisation est réputée accordée ; (…) / d) pour toute autre personne ayant intérêt à agir : (…) / si le recours est exercé contre une décision d’autorisation, à compter de la plus tardive des mesures de publicité prévues aux articles R. 752-25 et R. 752-26. ” ; qu’en vertu des articles R. 752-25 et R. 752-26 du même code, la décision de la commission est, d’une part, affichée pendant un mois à la porte de la mairie de la commune d’implantation du projet et, d’autre part, lorsqu’elle accorde l’autorisation demandée, publiée dans deux journaux régionaux ou locaux diffusés dans le département ;
5. Considérant qu’il résulte de ces dispositions, que, pour les personnes mentionnées au d) de l’article R 752-48 du code de commerce, le délai de recours court à compter de la plus tardive des deux dates correspondant, l’une au premier jour d’une période d’affichage en mairie d’une durée d’un mois, l’autre à la seconde des deux insertions effectuées dans la presse régionale ou locale ;
6. Considérant qu’il ressort des pièces du dossier que la décision de la commission départementale d’aménagement commercial de la Charente du 18 mai 2011 a, d’une part, été affichée à la mairie de la commune de Champniers à partir du 24 mai 2011 pour une durée d’un mois, et, d’autre part, été publiée dans deux journaux de la presse régionale par un avis en date des 31 mai et 1er juin 2011 ; que cet avis dans la presse indiquait le sens de la décision, la consistance et les caractéristiques du projet, ainsi que son lieu d’implantation ; que, tout en se référant aux dispositions en vertu desquelles le texte de la décision est affiché dans la mairie de la commune d’implantation, cette publication mentionnait par erreur, comme lieu d’affichage de la décision, la ” mairie de Mansle ” au lieu de celle de ” Champniers ” et a dû faire l’objet d’un rectificatif dans des éditions du 16 et 17 juin ; que, toutefois, une telle erreur n’était pas de nature à rendre la publication initiale, qui comportait tous les éléments d’information nécessaires sur la nature et la consistance du projet en cause, insuffisante pour déclencher le délai de recours d’un mois contre la décision de la commission départementale, qui expirait donc le 1er juillet 2011 ; que, dès lors, les recours présentés les 13 et 15 juillet 2011 par les sociétés Distribution Casino France et FEV’S PMRC et par l’association pour l’équilibre commercial et la qualité de vie du pays d’Angoumois étaient tardifs et, par suite, irrecevables ;
7. Considérant qu’il résulte de ce qui précède, et sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens de la requête, que les requérantes sont fondées à demander l’annulation de la décision attaquée ;
Sur les conclusions présentées au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative :
8. Considérant qu’il y a lieu, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de l’Etat le versement d’une somme de 3 000 euros à répartir également entre la communauté de communes Braconne et Charente, la commune de Champniers et la SAEML Territoires Charente, au titre de ces dispositions ; qu’en revanche, ces dispositions font obstacle à ce que des sommes soient mises à ce titre à la charge des requérantes qui ne sont pas, dans la présente instance, les parties perdantes ;
D E C I D E :
————–
Article 1er : La décision de la Commission nationale d’aménagement commercial du 10 novembre 2011 est annulée.
Article 2 : L’Etat versera une somme de 3 000 euros à répartir également entre la communauté de communes Braconne et Charente, la commune de Champniers et la SAEML Territoires Charente au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Article 3 : Les conclusions de l’association pour l’équilibre commercial et la qualité de vie du pays d’Angoumois et de la société Distribution Casino France présentées au titre des dispositions de l’article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 4 : La présente décision sera notifiée à la communauté de communes Braconne et Charente, à la commune de Champniers, à la SAEML Territoires Charente, à l’association pour l’équilibre commercial et la qualité de vie du pays d’Angoumois, à la Commission nationale d’aménagement commercial, à la société FEV’S PMRC et à la société Distribution Casino France.
La commission départementale d’aménagement commercial (fonctionement – recours)
Textes de référence :
La réglementation relative à l’urbanisme commercial a fait l’objet d’une profonde réforme à la suite de la publication de la loi n° 2008-776 de modernisation de l’économie du 4 août 2008 et de son décret d’application n° 2008-1212 du 24 novembre 2008 relatif à l’aménagement commercial. Ces nouvelles dispositions réglementaires sont codifiées dans le code de commerce aux articles L 750-1 et suivants et R 751-1 et suivants.
Champ de compétence de la C.D.A.C. :
Les demandes d’équipement commercial sont désormais examinées par la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (C.D.A.C.) qui remplace la Commission Départementale d’Equipement Commercial (C.D.E.C.).
La C.D.A.C. est amenée :
- soit à prononcer une décision sur les projets d’aménagement commercial de plus de 1 000 m2 de surface totale de vente (en création pure ou consécutivement à une extension commerciale). Sa saisine par le porteur du projet est obligatoire.
Dans ce cadre, la C.D.A.C. dispose d’un délai de 2 mois pour se prononcer sur le projet. A défaut de réponse, le projet est tacitement autorisé.
- soit à émettre un avis sur les projets d’aménagement commercial compris entre 300 et 1 000 m2, envisagés dans une commune de moins de 20 000 habitants et nécessitant un permis de construire. Dans ce cas, la C.D.A.C. peut être consultée notamment par le maire de la commune d’implantation du projet par délibération motivée du conseil municipal. Il s’agit ici d’une faculté et non d’une obligation.
La C.D.A.C. formule alors un avis -rendu parmi d’autres- dans le cadre de l’instruction du permis de construire, dans le délai d’un mois. A l’expiration de ce délai, l’avis est réputé favorable.
La priorité : le respect des règles d’urbanisme :
Les demandes d’aménagement commercial sont désormais examinées principalement sous l’angle urbanistique puisque les implantations commerciales doivent répondre notamment aux exigences d’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la qualité de l’urbanisme.
A cet égard, les projets présentés devront impérativement être compatibles avec les dispositions conte-nues dans les Schémas de COhérence Territoriale (S.C.O.T.).
Composition de la commission :
La composition type de la C.D.A.C. a été fixée par arrêté préfectoral du 30 décembre 2008.
Toutefois, la composition de chaque C.D.A.C. est à géométrie variable en fonction du lieu d’implantation du projet. Elle est définie par un arrêté préfectoral spécifique à chaque projet.
Elle est composée des membres suivants :
- Cinq élus locaux :
– le maire de la commune d’implantation du projet ou son représentant,
– le président de l’établissement public de coopération intercommunale
compétent en matière d’aménagement de l’espace et de développement
dont est membre la commune d’implantation ou son représentant,
– le maire de la commune la plus peuplée (ou son représentant) de
l’arrondissement ou de l’agglomération multicommunale,
– le président du conseil général du Nord ou son représentant,
– le président du syndicat mixte ou de l’établissement public de coopération
intercommunale chargé du Schéma de COhérence Territoriale (S.C.O.T.)
auquel adhère la commune d’implantation, ou son représentant.
Lorsque l’un des élus détient plusieurs des mandats mentionnés ci dessus, il est remplacé par un ou plusieurs maires de communes situées dans la zone de chalandise concernée, désignés par le préfet.
- Trois personnalités qualifiées respectivement en matière de consommation, d’aménagement du territoire et de développement durable :
Les personnalités qualifiées exercent un mandat de trois ans. Elles ne peuvent effectuer plus de deux mandats consécutifs.
Si elles perdent la qualité en vertu de laquelle elles ont été désignées ou en cas de démission, de décès ou de déménagement hors des frontières du département, elles sont immédiatement remplacées pour la durée du mandat restant à courir.
- Lorsque la zone de chalandise d’un projet dépasse les limites du département, au moins un élu et une personnalité qualifiée de chacun des autres départements concernés sont désignés par le préfet du lieu d’implantation du projet, sur proposition des préfets des départements impactés par cette zone de chalandise.
Cette composition élargie ne s’applique pas lorsque la C.D.A.C. est consultée pour avis.
- Pour éclairer sa décision, la C.D.A.C. peut entendre toute personne dont elle estime que l’avis présente un intérêt.
Aucun membre de la C.D.A.C. ne peut délibérer dans une affaire où il a un intérêt personnel ou s’il représente ou a représenté une ou des parties concernées.
Le fonctionnement de la commission :
Le secrétariat de la C.D.A.C. est assuré par le 2ème bureau de l’Administration générale et de l’environnement de la préfecture du Nord – 12 rue jean sans peur – 59039 Lille cedex.
La C.D.A.C. est présidée par un membre du corps préfectoral qui anime les débats sans prendre part au vote.
Elle est composée d’élus locaux et de personnalités qualifiées ayant voix délibérative sans voix prépondérante.
La C.D.A.C. ne peut valablement délibérer que si elle dispose du quorum de 5 membres présents sur 8 pour un projet d’aménagement commercial dont la zone de chalandise ne dépasse pas les limites du département. Si ce quorum n’est pas atteint, une nouvelle C.D.A.C. devra se réunir dans des délais contraints. Elle ne pourra alors se tenir que si au moins 4 de ses membres sont présents.
La direction départementale de l’équipement et la direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, services instructeurs, présentent leurs conclusions en séance mais ne prennent pas part au vote.
La C.D.A.C. se prononce sur la totalité du projet. Elle l’autorise ou le refuse par un vote à la majorité absolue des membres présents (soit 5/8).
La décision est notifiée au demandeur, fait l’objet d’un affichage en mairie et est publiée dans la presse locale. Elle est accessible également sur le site internet de la préfecture du Nord.
Les critères à prendre en compte :
Les implantations commerciales doivent répondre aux exigences d’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la qualité de l’urbanisme. Elles doivent en particulier contribuer au maintien des activités dans les zones rurales ainsi qu’au rééquilibrage des agglomérations par le développement des activités en centre ville et dans les zones de dynamisation urbaine.
La création d’emplois ne doit plus servir de critère d’appréciation des dossiers.
Dans le cadre d’une concurrence loyale, elles doivent également contribuer à la modernisation des équipements commerciaux, à leur adaptation à l’évolution des modes de consommation et des techniques de commercialisation, au confort d’achat du consommateur et à l’amélioration des conditions de travail des salariés.
Ainsi, la C.D.A.C. doit autoriser ou non un projet (ou formuler un avis sur ce dernier) en se prononçant sur ses effets en matière d’aménagement du territoire, de développement durable et de protection des consommateurs.
Les critères d’évaluation fixés par le législateur sont plus particulièrement les suivants :
- en matière d’aménagement du territoire :
– l’effet du projet sur l’animation de la vie urbaine, rurale,
– l’effet du projet sur les flux de transport,
– les effets du projet découlant sur les procédures prévues aux articles
L 303-1 du code de la construction et de l’habitation et L 123-11 du
code de l’urbanisme.
- en matière de développement durable :
– la qualité environnementale du projet,
– son insertion dans les réseaux de transports collectifs.
Les voies de recours :
La décision de la C.D.A.C. est susceptible, dans un délai d’un mois, de faire l’objet d’un recours devant la Commission Nationale d’Aménagement Commercial (C.N.A.C.) qui doit se prononcer dans un délai de quatre mois.
La saisine de la commission nationale est un préalable obligatoire à un recours contentieux à peine d’irrecevabilité de ce dernier.
En cas d’avis défavorable de la C.D.A.C., le promoteur du projet peut saisir la C.N.A.C. qui doit se prononcer dans un délai d’un mois. Le silence de la C.N.A.C. vaut confirmation de l’avis de la C.D.A.C..
En cas d’avis défavorable de la C.D.A.C. ou, le cas échéant, de la C.N.A.C., le permis de construire relatif au projet ne peut être délivré.